Après deux ans de mutisme, il délivre un message d'espoir
Jean-Dominique Journet, le président de la Fédération nationale des aphasiques de France était présent et il nous livre son témoignage.
Son AVC hémorragique date de 1992. Pourtant, il s'en souvient comme si c'était hier. À l'époque, il est médecin et enchaîne les consultations. La médecine, c'était sa « passion ». Ce jour-là, il est chez un patient et au moment de délivrer l'ordonnance, il ne parvient pas à écrire. « Je n'ai pas réfléchi, je suis rentré au cabinet comme si de rien n'était, je me suis servi un café et je suis tombé. » S'en suivront vingt jours de coma et deux à trois ans de mutisme.
Mais petit à petit, effort après effort, Jean-Dominique Journet a retrouvé la parole « grâce à l'aide de l'orthophoniste. Il faut beaucoup de temps, au début on n'arrive seulement à prononcer des mots simples comme "pantalon". »
Comme l'explique le président, l'aphasie « est le plus important handicap de communication. » L'aphasie est une perte totale ou partielle du langage. C'est pourquoi le président incite les aphasiques à sortir de l'isolement. Jean-Dominique Journet continue donc d'épauler ses semblables et de délivrer un message plein d'espoir. « Aider les autres, c'est s'aider soi-même. »
L'ETP, quèsaco ? Caroline Cornu, référente éducation thérapeutique d'Hemipass 23 nous répond : « Un ETP, ou Éducation thérapeutique du patient, vise à aider une personne à développer ou maintenir les compétences nécessaires pour gérer au mieux son quotidien après un AVC. » En Creuse, ce programme est récent puisqu'il a été validé en mai dernier par l'ARS.
En clair, l'équipe d'Hémipass aide le patient à gérer les séquelles, qu'elles soient physiques, cognitives, comportementales, sensorielles ou psychologiques. Le taux de récidive étant important, il s'agit aussi de « comprendre pourquoi c'est arrivé et éviter que ça ne se reproduise à nouveau », ajoute Emmanuelle Ballester, médecin spécialisée en réadaptation.
Les ateliers sont mobiles et l'équipe se déplace chez les patients. Ces moments sont justement l'occasion d'aborder ces facteurs de risques. Le tabac peut en être un, par exemple. « L'idée étant, précise Caroline Cornu, de dire : plus je connais ma pathologie, mieux je peux vivre avec. » Par exemple, si je fais de l'hypertension, je fais un suivi. Comme le résume Lydia Darsy, ergothérapeute et coordinatrice de l'équipe, « cette approche est davantage centrée sur le patient. C'est le groupe qui construit, à travers les échanges. » Avec toujours le même objectif : devenir plus autonome.
Information. Le Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle André Lalande, à Noth, accueillera samedi 26 novembre, de 14 h 30 à 17 h 30, une réunion d'information sur l'aphasie. Contact : 06.51.50.88.07 ou 05.55.52.03.22.
Virginie Mayet
virginie.mayet@centrefrance.com
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