Trop peu de Creusois savent comment réagir lorsqu’une personne fait un arrêt cardiaque. Pourtant, les gestes sont simples et peuvent sauver une vie : un stand vise à sensibiliser la population cette semaine à l’hôpital de Guéret (mardi et vendredi).
« Si une personne fait un malaise et tombe au sol, que faites-vous ? » La question est posée à tous ceux qui s’approchent un peu trop près du stand de la Fédération française de cardiologie (FFC) dans le hall de l’hôpital. Nicolas Sartoux, urgentiste au Samu de la Creuse, anime la discussion face aux passants un peu pris de court : « dans le cas où la personne est inconsciente, il faut vérifier si elle respire. Si elle ne respire pas, la première chose à faire, c’est d’appeler le Samu en composant le 15 ! »
Dans ces cas là, la différence entre la vie et la mort tient bien souvent aux bons réflexes des premiers témoins : « et le premier de ces réflexes, c’est de savoir appeler les secours, de donner la bonne adresse », explique Mireille Suchaud, déléguée en Limousin de la FFC, « on a vu des cas où le Samu avait mis trois quarts d’heure à trouver la bonne maison et malheureusement, la victime est décédée ».
Des gestes simples qui peuvent sauver une vie
« Le but de cet atelier est de sensibiliser les gens, leur apprendre qu’il suffit de quelques gestes pour sauver une vie », embraye Nicolas Sartoux, « appeler le Samu, entamer le massage cardiaque, utiliser un défibrillateur si les lieux sont équipés et continuer la réanimation jusqu’à l’arrivée des secours ».
Et le but est aussi de rassurer : « le massage thoracique est fatigant, il faut enfoncer les mains entre les deux seins de 6 ou 7 cm, on peut casser des côtes mais il faut se dire qu’il est toujours mieux de tenter une réanimation. Car quel est le pire ? D’avoir peur de mal faire les choses et donc de ne rien faire ? Mais ne rien faire aboutira probablement à la mort. Qu’est ce qui est pire que la mort ? »
Le taux de survie s’améliore en France
Le message de Nicolas Sartoux est frappant mais il est malheureusement fidèle à la réalité : « quand une personne victime d’un arrêt cardiaque n’est pas prise en charge par les premiers témoins, le taux de survie est très faible. En tant qu’infirmier au Samu, j’ai vu beaucoup de cas où la victime n’avait pas été massée et nous ne pouvions plus rien faire en arrivant ; ça ne veut pas dire qu’un massage l’aurait forcément sauvé mais ça lui aurait donné une chance en plus ».
En France pourtant, les choses évoluent dans le bon sens grâce à la sensibilisation de la population : en 2003, le taux de survie après arrêt cardiaque était de 2 % ; en 2015, il est monté à 8 %. « C’est encore peu par rapport aux pays de l’Europe du Nord », complète Nicolas Sartoux, « là bas, le taux atteint 20 % grâce à une meilleure formation des habitants ».
Pour vous former aux premiers secours, adressez-vous à l’hôpital de Guéret ou à l’Unité de développement des premiers secours (lien ici). Comptez une journée pour obtenir le PSC1 (Prévention et secours civique niveau 1). Le stand à l’hôpital de Guéret vous accueille mardi 24 avril et vendredi 27 avril de 10 heures à 14 heures dans le hall (près des ascenseurs).
CRÉDIT ARTICLE : MAXIME TELLIER DE FRANCE BLEU CREUSE.