AVC : LA RAPIDITÉ, CLÉ DE L’EFFICACITÉ

Agir à tous les niveaux pour réduire les délais d’intervention. - PHOTO PHOVOIR

Agir à tous les niveaux pour réduire les délais d’intervention.PHOTO PHOVOIR           

Les traitements de l’accident vasculaire cérébral sont performants, mais leur efficacité dépend de la rapidité d’intervention.

Le plus souvent provoqué par l’obstruction d’un vaisseau du cerveau – infarctus cérébral aigu –, l’AVC est une urgence majeure (*).

Quand le cerveau n’est plus irrigué, c’est chaque minute 1,9 million de neurones qui meurent (le cerveau humain en comprendrait près de 100 milliards). Les lésions peuvent être irréversibles. Avec un taux de mortalité de 20 %, l’AVC est la première cause de handicap chez l’adulte et la deuxième de déclin intellectuel après Alzheimer.

L’accident vasculaire cérébral peut survenir à tout âge

Pour assurer la revascularisation du cerveau et maximiser les chances de récupération, les médecins disposent de deux options thérapeutiques :

– la thrombolyse par voie intraveineuse (ou fibrinolyse). Elle doit impérativement être administrée dans les 4 h 30 qui suivent l’AVC ;

– la thrombectomie qui consiste à déboucher chirurgicalement l’artère bouchée. L’opération doit avoir lieu dans les 6 heures.

Ces fenêtres thérapeutiques réduites imposent d’agir à tous les niveaux pour réduire les délais d’intervention. D’où l’importance de reconnaître les signes de l’AVC : paralysie brutale du visage, faiblesse d’un bras ou d’une jambe, troubles soudains de la parole, troubles de l’équilibre, mal de tête intense et inhabituel, baisse de la vision…

 Depuis 2010, le Languedoc-Roussillon fait figure de modèle en la matière grâce à la mobilisation des acteurs de la filière soins.

« Les campagnes d’information commencent à porter leurs fruits », se félicite le docteur Caroline Arquizan, neurologue vasculaire au CHU de Montpellier. « Mais il faut continuer de rappeler que l’AVC peut survenir à tout âge. Ces signes doivent faire soupçonner un AVC et doivent amener le patient ou son entourage à appeler le Samu au 15 ».

« Pour être pris en charge rapidement dans une unité neuro-vasculaire et bénéficier d’un traitement adapté dans le laps de temps imparti, il faut appeler les urgences », confirme le docteur Richard Dumont, responsable des urgences au CHU de Montpellier. « Pour améliorer les délais pré-hospitaliers, nous mettons l’accent sur la formation des personnels paramédicaux, notamment les ambulanciers, au dépistage de l’AVC. Une étude menée aux États-Unis a montré qu’il n’y avait que 10 % d’écart entre un diagnostic d’AVC posé par un médecin et par un membre du personnel paramédical ».

Outil de diagnostic

Troisième et dernier niveau d’intervention, l’intra-hospitalier. « Infirmières, radiologues, neurologues, chirurgiens… La prise en charge dans une unité neuro-vasculaire est multidisciplinaire », rappelle le professeur Vincent Costalat, chef du service de neuroradiologie au CHU de Montpellier.

« Cela rend d’autant plus difficile le repérage des postes sur lesquels concentrer nos efforts pour améliorer nos délais ».

Entre 2011 et 2015, cinq unités neuro-vasculaire (UNV) sur sept, en Languedoc-Roussillon, ont bénéficié d’une évaluation de leurs pratiques. Un outil de diagnostic très pertinent pour les équipes qu’il faudrait pouvoir renouveler et étendre à l’ensemble des UNV.

(*) Chaque année, 150.000 Français sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dont 33.000 décèdent dans le mois qui suit, tandis qu’un grand nombre d’autres restent handicapés.

ARTICLE ISSU DU JOURNAL LA MONTAGNE DU 27/01/2016